La figuration humaine désigne la représentation du corps humain. Elle tient un rôle essentiel dans l'histoire de la peinture. L'espace pictural renvoie au support mais également à tout ce qui peut se passer au sein de l'oeuvre, de la scène peinte jusqu'au delà du support, dans un échange entre intérieur et extérieur, dedans et dehors, l'oeuvre et le spectateur.
Ici, le dialogue entre figuration humaine et espace pictural se prolonge par des jeux d'assemblages. Assemblages de plusieurs formats, assemblages de plusieurs modèles, ou assemblages d'idées vont venir créer des effets de décalage, et mettre en route l'imagination du spectateur l'amenant à s'inventer des histoires.
Dès lors, ces peintures, à la manière des cadavres exquis des surréalistes, puisent leurs inspirations à la fois dans les pratiques modernes et contemporaines de l'assemblage, de l'accumulation et de l'installation, tout comme dans les procédés de narrations visuelles mise en place dans les polyptyques religieux à partir de la Renaissance.
Johanna Arroyas - Remigio
Née le 26 juin 1995
Johanna Arroyas-Remigio a suivi ses études d'arts plastiques à l'université de Toulouse Jean-Jaurès d'où elle est diplômée d'une maîtrise de l'enseignement et d'un master recherche. Elle s'est également formée aux techniques du dessin et de la peinture dans l'atelier de Jean-Philippe Escafre. Elle a travaillé dans diverses structures artistiques notamment comme assistante de communication et de médiation culturelle, ou encore sur de la régie d'exposition. Aujourd'hui, tout en enseignant et en transmettant son savoir faire et ses expériences, curieuse et avide de connaissance, elle continue à expérimenter diverses techniques figuratives de dessin et de peinture, en puisant notamment dans les enseignements les plus anciens et les plus traditionnels.
Sa pratique artistique interroge la figuration humaine et en particulier le portrait comme un des modes de représentation d'un individu. La ressemblance au modèle est au cœur du portrait. Par cette représentation, l'apparence physique d'un visage devient un vecteur d'identité sociale. Dans la lignée académique des portraitistes, Johanna Arroyas-Remigio prolonge l'art du portrait et s'approprie picturalement ses modèles. Mais ici, les identités s'éloignent de la simple ressemblance physique pour nourrir une nouvelle représentation fictionnelle de la personne. Le portrait devient dès lors personnage.
Par des jeux d'assemblage des figures, la question de l'identité humaine est prolongé dans l'espace pictural et dans le dispositif même d'exposition des toiles. Par la série, les visages font échos aux galeries de portraits traditionnels. Vacillant entre inspirations classiques et références contemporaines, modalités de représentations classiques et utilisation de modèles numériques, ses peintures jouent sur l'hybridation de références hétérogènes génératrices de nouvelles histoires.