La figuration humaine désigne la représentation du corps humain. Elle tient un rôle essentiel dans l'histoire de la peinture. L'espace pictural renvoie au support mais également à tout ce qui peut se passer au sein de l'oeuvre, de la scène peinte jusqu'au delà du support, dans un échange entre intérieur et extérieur, dedans et dehors, l'oeuvre et le spectateur.
Ici, le dialogue entre figuration humaine et espace pictural se prolonge par des jeux d'assemblages. Assemblages de plusieurs formats, assemblages de plusieurs modèles, ou assemblages d'idées vont venir créer des effets de décalage, et mettre en route l'imagination du spectateur l'amenant à s'inventer des histoires.
Dès lors, ces peintures, à la manière des cadavres exquis des surréalistes, puisent leurs inspirations à la fois dans les pratiques modernes et contemporaines de l'assemblage, de l'accumulation et de l'installation, tout comme dans les procédés de narrations visuelles mise en place dans les polyptyques religieux à partir de la Renaissance.
La Galerie des Illustres
Très répandues à partir de la Renaissance, les galeries d'illustres ont pour fonction d'exposer et de glorifier les grands Hommes de ce monde. A chaque portrait correspond la représentation réaliste d'un illustre, ainsi que l'inscription de son nom et de sa fonction, inscrivant ces visages dans l'Histoire et la mémoire collective. Mais qui ne s'est jamais senti étranger face à ces visages datant des siècles passés ?
Réactualisé ici, cet ensemble évolutif, érige au rang d'illustre, des proches, ami(e)s, collègues, connaissances rencontrés par le peintre. Le décalage entre la représentation picturale et les cartels attribués à chacun participe à ériger et mystifier ces anonymes de manière humoristique au même rang que les grands savants de l'Antiquité ou de la Renaissance. A partir de photographies personnelles, Johanna Arroyas-Remigio s'approprie ce mode classique de présentation du portrait tel une galerie dynastique de ses propres rencontres.