La figuration humaine désigne la représentation du corps humain. Elle tient un rôle essentiel dans l'histoire de la peinture. L'espace pictural renvoie au support mais également à tout ce qui peut se passer au sein de l'oeuvre, de la scène peinte jusqu'au delà du support, dans un échange entre intérieur et extérieur, dedans et dehors, l'oeuvre et le spectateur.
Ici, le dialogue entre figuration humaine et espace pictural se prolonge par des jeux d'assemblages. Assemblages de plusieurs formats, assemblages de plusieurs modèles, ou assemblages d'idées vont venir créer des effets de décalage, et mettre en route l'imagination du spectateur l'amenant à s'inventer des histoires.
Dès lors, ces peintures, à la manière des cadavres exquis des surréalistes, puisent leurs inspirations à la fois dans les pratiques modernes et contemporaines de l'assemblage, de l'accumulation et de l'installation, tout comme dans les procédés de narrations visuelles mise en place dans les polyptyques religieux à partir de la Renaissance.
Le Debarquement de Samuel Champlain a Glooscap
Glooscap, oeuvre in progress débutée en 1985 par Alain Bublex, propose une immersion au sein d'une ville fictive inspirée de l'urbanisme nord-américain. Exposée en France et à l'étranger, elle développe dans le cadre de l'exposition "Intermonde(s), fiction, chantier, utopie avec l'artiste Alain Bublex" une nouvelle fiction architecturale.
Le Débarquement de Samuel Champlain à Glooscap fait ainsi écho à une des figures emblématiques mentionnée par Alain Bublex dans sa propre oeuvre. D'après l'artiste, Samuel Champlain se serait réfugié dans la ville lors d'une de ses premières expéditions au Canada.
Cette tradition du récit par l'écriture picturale a une double fonction : celle de glorifier un événement majeur tout en transmettant un récit historique avec le plus de véracité possible.
Seul bémol, l'histoire donnée à voir est inventée de toute pièce. La tentative même de représenter Samuel Champlain est vaine puisque aucun portrait authentique n'existe. A partir de la fiction d'Alain Bublex, Johanna Arroyas -Remigio ajoute une pierre à l'édifice historique de Glooscap en inscrivant ce personnage héroïque dans une scène historique de tradition académique.